XVIIe-XVIIIe siècles
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Inventeur du néologisme « déontologie », le philosophe anglais Jeremy Bentham (1748-1832) lui donnait pour but de fixer ce qui doit être sous l'égide du principe de l'utilité, de concilier les intérêts privés et les intérêts publics.
Emmanuelle de Champs explore la branche politique de la déontologie benthamienne, l'art du législateur, celui du droit constitutionnel, et la dimension morale de l'utilitarisme, qu’elle juge centrale dans le système philosophique benthamien. Elle montre que la théorie du langage et de la connaissance (dite "théorie des fictions") est une véritable condition de possibilité de la réflexion politique: il s'agit de forger les outils nécessaires à l'élaboration d'une morale de l'action publique. Loin d'être le produit d'une conversion tardive à la démocratie, la réflexion constitutionnelle habite l'œuvre de Bentham dès le début des années 1770. Au cours des années, elle se nourrit des Révolutions américaine et française, de la montée des revendications radicales en Grande-Bretagne, puis des révolutions libérales du sud de l'Europe et d'Amérique latine au début du XIXe siècle.
Etudiée dans son contexte, la déontologie politique benthamienne s'inscrit dans un dialogue avec Montesquieu et Blackstone, Burke et Paine, Mill et Macaulay. Elle apparaît alors comme une étape majeure dans l'histoire des idées politiques occidentales.
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Parmi les termes auxquels recourent le plus volontiers les contemporains de Watteau pour évoquer sa peinture se distinguent les mots de nouveauté et de charme, tandis que l’artiste, mort à moins de quarante ans, est qualifié de peintre célèbre. Il n’y a probablement guère de peintres dont le succès ait été aussi extraordinaire. Travaillant hors des milieux de cour et de ceux du mécénat traditionnel, Watteau parvient en quatre ans à la célébrité, ainsi qu’à la reconnaissance par les institutions politiques, financières et artistiques. L’ensemble de son œuvre est gravé dans les années qui suivent son décès prématuré.
Christian Michel, sur les bases d’une documentation renouvelée, analyse les fondements de ce succès et reconstitue le système d’évaluation de la peinture dans les différents milieux – amateurs, artistes, marchands – qui ont acquis des tableaux de Watteau et ont contribué à sa vogue. Ce faisant, l’étude de la réception de Watteau par ses contemporains conduit tout aussi bien à s’interroger sur les processus qui ont mené à une toute autre lecture chez les historiens ultérieurs et sur les modes d’approche prisés de nos jours.
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Venant combler une lacune ressentie par tous les spécialistes et rendre d'éminents services aux bibliothécaires et aux dix-huitiémistes, Pierre M. Conlon, professeur émérite de Mc Master University à Toronto, donne, depuis 1983, la bibliographie chronologique de la première édition des ouvrages publiés durant le XVIIIe siècle par des écrivains français. Une enquête minutieuse à travers les bibliographies et les catalogues édités, mais aussi des recherches approfondies dans les bibliothèques françaises de Paris et de la province, et dans des bibliothèques étrangères, lui ont permis de parfaire cette bibliographie qui couvre la période allant de 1716 à 1789.
Soucieux que sa bibliographie reflète le caractère encyclopédique des intérêts manifestés par les écrivains et les érudits du XVIIIe siècle, l'auteur répertorie les ouvrages se rattachant à des domaines aussi variés que la philosophie, la religion, les sciences et l'histoire. Les documents purement administratifs, les lois et les statuts, ainsi que les factums pour lesquels il existe, en partie du moins, des répertoires publiés, ont été exclus du recensement.
L'ampleur des recherches et des dépouillements est attestée par la liste des sources utilisées et celle des bibliothèques citées, énumérées en tête de chaque tome.
Tome XXIV:
Durant les dernières années du règne de Louis XVI, la détérioration des conditions de vie du peuple est flagrante. Les Français vivent pour la plupart dans la pauvreté. Au début de 1789, un faisceau de circonstances contribua à rendre leur existence plus difficile encore. La médiocrité des récoltes en 1788 avait provoqué le renchérissement des denrées alimentaires. Le chômage était endémique.
Pour chaque ann©e, on dispose de deux listes alphabétiques, l'une des ouvrages anonymes, l'autre des auteurs, avec une numération continue. La notice bibliographique est suivie de la localisation de l'ouvrage dans les bibliothèques, l'exemplaire examiné par l'auteu étant distingué par un astérisque.
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Le siècle des Lumières, période charnière pour l’histoire du livre et de l’édition, est marqué en France par deux processus contradictoires: alors que les principes d’encadrement étatique de la production imprimée sont réaffi rmés avec constance, l’élargissement des publics du livre, la croissance de la demande de textes nouveaux et l’internationalisation de l’offre imprimée en langue française rendent en grande partie caduques ces velléités de contrôle. Le caractère paradoxal de cette situation est particulièrement sensible à Paris, premier centre d’édition du royaume et haut lieu de consommation de l’imprimé. S’intégrant dans l’enquête plus vaste menée à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine sur la Prosopographie des gens du livre en France au XVIIIe siècle, et faisant suite au premier volume de la collection, Lumières du Nord, le présent Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris prend en considération le monde du livre dans toute sa diversité. Fondé sur l’utilisation de sources pour la plupart inédites, il réunit 502 notices biographiques d’hommes et de femmes libraires, imprimeurs ou fondeurs de caractères, mais aussi vendeurs de livres ou simples colporteurs. Se dessine ainsi une image contrastée des modes de diffusion et de circulation de l’imprimé dans la société de l’Ancien Régime fi nissant.
Frédéric Barbier, Sabine Juratic et Annick Mellerio sont respectivement directeur de recherche, chargée de recherche et ingénieur à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (CNRS / Ecole normale supérieure). Directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, Frédéric Barbier a récemment publié L’Europe de Gutenberg. Le livre et l’invention de la modernité occidentale, xiiie-xvie siècle (Paris, Belin). Sabine Juratic est l’auteur d’une thèse sur Le monde du livre à Paris entre absolutisme et Lumières. Avec Annick Mellerio, elle collabore à l’édition, sous la direction de Daniel Roche et de Pascal Bastien, du journal tenu entre 1764 et 1789 par le libraire parisien Siméon-Prosper Hardy.
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Genre dramatique pour lequel les catégories classiques de la poétique sont inadaptées, la comédie a été perçue par une longue tradition critique comme un art relevant «purement du génie», sans règle ni méthode. Afin d’y apporter un brillant démenti, cet essai dégage les principales techniques de composition et les modes de fonctionnement des comédies de Molière. Au cœur de l’âge classique, celui-ci invente une manière de structurer la fiction qui rompt avec les fondements mêmes de la poétique aristotélicienne. Selon Jean de Guardia, c’est la notion de répétition qui se trouve au centre de ce dispositif. Le procédé stylistique n’est en effet chez Molière que la partie apparente d’un système d’écriture plus général, qui concerne tous les éléments de la dramaturgie, et notamment les grandes structures de la fable comique. Dès lors, le principe du théâtre ne consiste plus à engendrer de la différence (et, ce faisant, l’attente permanente du spectateur) par l’enchaînement nécessaire ou vraisemblable des événements, mais bien à créer de la similarité (c’est-à-dire la reconnaissance permanente) au moyen de la répétition.
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Arbitre sans tribunal, diplomate sans ambassade, mondain sans titre, poète enfin sans œuvre majeure jusqu’à la publication tardive de sa «Pucelle» en 1656, Jean Chapelain (1595-1673) fut cependant le plus important et le plus écouté des critiques et des théoriciens littéraires du XVIIe siècle. Celui qui fut l’ami et le correspondant de Balzac, l’un des fondateurs de l’Académie française, et le principal interlocuteur de trois ministres dans la genèse du classicisme n’a jamais composé de traité de poétique. Dispersée de préfaces en lettres privées, et de libelles en projets d’ouvrage, la pensée littéraire de Chapelain n’en possède pas moins une indéniable cohérence, qui apparaît à la lecture de ses «Opuscules critiques». Habile à faire pour lui-même les choix les plus avantageux, et pourtant convaincu du pouvoir de la littérature à dire et à changer le monde, Jean Chapelain s’y montre sans cesse au croisement de la plupart des lieux réels et symboliques où se déterminèrent tour à tour les grandes orientations de la création littéraire.
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Venant combler une lacune ressentie par tous les spécialistes et rendre d'éminents services aux bibliothécaires et aux dix-huitiémistes, Pierre M. Conlon, professeur émérite de Mc Master University à Toronto, donne, depuis 1983, la bibliographie chronologique de la première édition des ouvrages publiés durant le XVIIIe siècle par des écrivains français. Une enquête minutieuse à travers les bibliographies et les catalogues édités, mais aussi des recherches approfondies dans les bibliothèques françaises de Paris et de la province, et dans des bibliothèques étrangères, lui ont permis de parfaire cette bibliographie qui couvre la période allant de 1716 à 1789.
Soucieux que sa bibliographie reflète le caractère encyclopédique des intérêts manifestés par les écrivains et les érudits du XVIIIe siècle, l'auteur répertorie les ouvrages se rattachant à des domaines aussi variés que la philosophie, la religion, les sciences et l'histoire. Les documents purement administratifs, les lois et les statuts, ainsi que les factums pour lesquels il existe, en partie du moins, des répertoires publiés, ont été exclus du recensement.
L'ampleur des recherches et des dépouillements est attestée par la liste des sources utilisées et celle des bibliothèques citées, énumérées en tête de chaque tome.
Tome XXIV:
Durant les dernières années du règne de Louis XVI, la détérioration des conditions de vie du peuple est flagrante. Les Français vivent pour la plupart dans la pauvreté. Au début de 1789, un faisceau de circonstances contribua à rendre leur existence plus difficile encore. La médiocrité des récoltes en 1788 avait provoqué le renchérissement des denrées alimentaires. Le chômage était endémique.
Pour chaque ann©e, on dispose de deux listes alphabétiques, l'une des ouvrages anonymes, l'autre des auteurs, avec une numération continue. La notice bibliographique est suivie de la localisation de l'ouvrage dans les bibliothèques, l'exemplaire examiné par l'auteu étant distingué par un astérisque.
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